Deluce : « Le FOAG est un privilège, pas un droit »

Lors d’une récente assemblée virtuelle, le PDG de Porter, Michael Deluce, a déclaré que « le FOAG est un privilège, pas un droit ». Il faisait référence au guide d’administration des opérations aériennes de la compagnie, dont l’acronyme anglais est FOAG (Flight Operations Administration Guide). Ce commentaire a amené plusieurs membres du personnel de cabine de Porter à nous questionner sur la différence entre ce guide et une convention collective exécutoire.

Disons simplement qu’on parle de nombreuses différences.

D’entrée de jeu, et comme l’a dit sans détour M. Deluce, les dispositions du guide sont facultatives pour Porter. Le titre le dit, c’est un « guide ». À l’inverse, avec une convention collective, nos droits seront énoncés noir sur blanc et la compagnie devra les respecter sous peine de sanctions.

Deuxièmement, le comité du FOAG se compose de treize personnes : huit du côté patronal et seulement cinq du côté des employé(e)s. Le personnel de cabine est désavantagé dès le départ. Par contre, avec un syndicat, nous rencontrerons notre employeur sur un pied d’égalité, sans que personne puisse unilatéralement l’emporter sur l’autre.

Porter peut apporter des modifications à son guide à tout moment, peu importe nos commentaires ou nos préoccupations soulevées par le comité. Avec un vrai contrat, Porter ne pourra plus changer nos conditions de travail sans notre accord.

Le FOAG inclut un processus pour recueillir les commentaires du personnel, mais rien n’y oblige la compagnie à donner suite à ces commentaires. Avec un syndicat, Porter devra nous rencontrer sur un pied d’égalité et traiter nos préoccupations avec sérieux.

Le guide affirme que notre industrie est « dynamique par définition ». C’est précisément pour cette raison qu’il faut protéger le personnel de cabine à l’aide de règles bien claires.

On lit dans le FOAG que l’objectif de la compagnie est « d’optimiser la sécurité de ses activités et d’être la meilleure de sa catégorie ». Nous appuyons cet objectif, mais, hélas, nous doutons que la compagnie, elle, nous soutienne. Nos conditions de travail ne sont pas « les meilleures de la catégorie », loin de là.

Les meilleures conditions de travail, ce sont les employé(e)s syndiqué(e)s des autres compagnies aériennes canadiennes qui en bénéficient, parce qu’elles ont été négociées collectivement. Nous pouvons obtenir la même chose.

Si vous pensez mériter les meilleures conditions de travail qui soient et si vous croyez que la compagnie devrait respecter vos droits au travail au lieu de suivre les règles uniquement lorsqu’elle en a envie, il est temps de de signer votre carte syndicale.